
Un Christ nouveau est arrivé dans notre paroisse : réalisé par frère Yves, moine de La Pierre-Qui-Vire (né en 1923), pour Clermont, sa région, l’ église Saint Samson:
Jésus, le Christ, paraît tout blanc, « lumière au-delà de toute lumière ». Les pieds dans un sens, la tête de l’autre, dans un positionnement jamais vu : Il est le premier Ressuscité des morts, l’aîné d’une multitude. La croix, bleu profond, rouge vermillon ? Son trône !
Serait-il trop simple, trop coloré, naïf ? Issu de la vie d’un moine tourné vers Dieu seul, et vers ses frères, il n’est pas cela. Je vous l’ai choisi entre mille pour sa grande douceur, pour l’humble inclination de la tête, pour l’immensité des bras et des mains grands ouverts,
Son image gît au fond de nos cœurs différente, sans doute, de celle du fr. Yves, en éveil de ce qui va l’animer plus avant, plus profond.
Laissons-nous apprivoiser par elle sans y voir une intrusion, un anachronisme, dans la splendeur ancienne du « monument historique » qu’est notre église. François, le pape, s’en fait peut-être l’avocat quand il écrit :
« Il faut avoir le courage de trouver les nouveaux signes, les nouvelles expressions, les nouveaux symboles, une nouvelle chair pour la transmission de la Parole » (La joie de l’Évangile, n° 167).
Dans la Paroisse du Coeur du Christ, les indices de la charité, de la Sainteté, sont bien présents. Les « processus » pour initier le souffle de l’Évangile aussi. Authentiques, généreux, jaillis de la foi, de la prière. Mais encore ténus, enfouis, timidement organisés, pas si lisibles. Sur fond, il est vrai, d’ un milieu humain réservé, indifférent.
Évêque et pape ne se lassent pas d’offrir ces fameux « moyens » plus concrets de ne pas « céder » à l’air du temps mais d’ « aller », de s’ouvrir à l’Esprit Saint nous venant, aujourd’hui encore, de Jésus et de son coeur, jamais aussi vivants, aimants que maintenant.
C’est bien, j’ose le croire, et pour le moment, cette image du Christ qu’il nous faut pour devenir davantage ses disciples, ses témoins, ses envoyés, « pour que le monde croie ».
Bernard Grenier, Curé
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